Aller au contenu
Accueil » Blog » Se reconvertir quand on est infirmier(e)

Se reconvertir quand on est infirmier(e)

Arrêter le métier d’infirmier ? Vous n’êtes pas seuls !

Il arrive un moment où le quotidien, aussi noble soit-il, se teinte de fatigue et de remise en question. Le métier d’infirmier(e) est souvent synonyme de dévouement et de compassion, mais il peut aussi devenir la source d’un épuisement émotionnel et physique. Il devient alors important d’identifier les causes d’une telle situation.

Identifier ce que l’on ne veut plus passe par une introspection profonde : est-ce la lourdeur des horaires, le stress des situations d’urgence ou la sensation d’être constamment en première ligne sans reconnaissance suffisante ? Pour beaucoup, la décision de tourner la page n’est pas un échec, mais une quête d’un équilibre personnel et professionnel plus harmonieux.
Vous n’êtes pas seul dans ce parcours de questionnement.

En 2021, après une année éprouvante marquée par la crise sanitaire, l’Ordre National des Infirmiers a mené une consultation en ligne révélant un profond malaise au sein de la profession. Parmi les plus de 30 000 participants, 40 % ont exprimé le souhait de changer de métier, soit une augmentation de 3 points par rapport à une enquête similaire réalisée en octobre 2020.

Le bilan de compétences joue ici un rôle primordial. Cet outil vous aide à faire le point sur vos forces et vos aspirations, et à vous orienter vers une formation adaptée, qu’il s’agisse de renforcer vos acquis ou d’ouvrir de nouvelles perspectives.

Quelles nouvelles perspectives pour les infirmiers en quête de reconversion ?

Le métier d’infirmier est une vocation, un engagement profond au service des autres, mais il n’est pas le seul métier porteur de ces belles valeurs. Heureusement, les compétences acquises dans cette profession – expertise médicale, relationnel humain, gestion du stress et entraide – constituent un formidable tremplin vers de nombreuses autres carrières, qu’elles soient également tournées vers le médical ou non.

Mais comment concrètement amorcer cette reconversion ? Quelles formations suivre ? Quelles passerelles existent ? Voici un guide détaillé pour vous aider à construire votre avenir professionnel.

Explorer de nouvelles perspectives tout en restant dans le soin infirmier

Avant d’envisager un changement radical, il peut être judicieux de considérer une évolution au sein même du domaine infirmier. Se former et se spécialiser permet d’enrichir son expertise, d’accéder à de nouvelles responsabilités et d’exercer dans un cadre plus adapté à ses aspirations.

  • Infirmier libéral : Installation en libéral après trois ans d’expérience en établissement de santé.
  • Infirmier scolaire : Accessible sur concours de la fonction publique ou recrutement direct selon les académies, il est aussi possible d’être recruté comme infirmière / infirmier de l’éducation nationale contractuel pour des remplacements ou des fonctions à l’année.
  • Infirmier en protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) : Rôle clé dans l’accompagnement des jeunes en difficulté, il est possible de devenir PJJ suite à un concours d’accès au corps des infirmiers de l’État ouvert aux titulaires, ou par mobilité par voie de détachement ou d’intégration directe.
  • Infirmier en santé au travail : Accessible via un diplôme universitaire (DU) en santé au travail. (ex : DU Santé au Travail – Université de Paris)
  • Infirmier puériculteur (IPDE) : une spécialisation est nécessaire pour travailler auprès des nourrissons et des jeunes enfants : le DE (diplôme d’État) de puéricultrice se prépare en 1 an dans les établissements agréés de puériculture.
  • Infirmier anesthésiste (IADE) : L’accès au diplôme d’État nécessite au moins 2 ans d’expérience professionnelle après un DEI. Il se prépare en 2 ans et confère le grade de master.
  • Infirmier de bloc opératoire (IBODE) : Le diplôme d’État d’infirmier de bloc opératoire (ou IBODE) se prépare en 2 ans après un DEI et confère le grade de master. Il peut également être obtenu via une VAE (validation des acquis de l’expérience). La formation est accessible sur dossier et entretien.
  • Infirmier en pratique avancée (IPA) : L’admission au DEIPA (diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée) se fait sur dossier et se déroule à l’université, sur deux ans. Pour exercer en tant qu’IPA, il faut 3 années d’exercice en tant qu’infirmier diplômé d’état. 
  • Infirmier militaire : Vous pouvez rejoindre l’École du personnel paramédical des armées (EPPA). Les aides-soignants et les secrétaires médicaux peuvent préparer en cours de carrière, sous certaines conditions, le diplôme d’État d’infirmier en intégrant par voie de concours l’EPPA, puis en enchainant les formations spécialisées.
  • Infirmier en milieu carcéral : Pour postuler, seul le diplôme d’état infirmier est requis. Il n’y a donc pas de formation préalable à suivre pour exercer en milieu carcéral ! Mais mieux vaut avoir suivi une formation spéciale pour s’y préparer.

S’orienter vers d’autres métiers du médical et du paramédical

L’univers de la santé est vaste et ne se limite pas aux soins infirmiers. Pour ceux qui souhaitent conserver un lien avec le domaine médical tout en changeant de cap, plusieurs alternatives existent et de nombreuses passerelles sont possibles !

  • Psychomotricien : Accessible après le baccalauréat, la formation de psychomotricien dure trois ans et est dispensée dans des instituts de formation agréés. Les infirmiers peuvent bénéficier de dispenses sur certaines unités d’enseignement pour réduire la durée de la formation.
  • Diététicien : Deux voies existent : un BTS diététique en 2 ans, ou un BUT génie biologique option diététique en 2 ans également. Les infirmiers peuvent envisager des validations d’acquis (VAE) pour réduire la durée de la formation !  Pour cela, il faut avoir travaillé un an dans les domaines de la nutrition ou de la diététique. Il faut remplir un dossier et passer un entretien.
  • Kinésithérapeute : On peut y parvenir en intégrant une école de kinésithérapie. Une passerelle permet aux IDE de candidater directement aux écoles de kiné et de faire 4 ans d’études sur les 5 du parcours classique.
  • Pédicure-podologue : Pour devenir pédicure-podologue, il est nécessaire de rejoindre un institut de formation en pédicurie-podologie. La France compte 14 IFPP privés et publics. La formation dure trois ans et les infirmiers peuvent bénéficier de dispenses pour certaines unités d’enseignement !
  • Médecin : Une formation en médecine est indispensable. Si vous êtes passionnés, il est possible d’intégrer la deuxième ou troisième année de médecine via une passerelle après plusieurs années d’expérience. Cette opportunité est limitée à deux tentatives.
  • Sage-femme : L’arrêté du 21 avril 2017 permet aux infirmiers diplômés d’État d’accéder directement en deuxième ou troisième année d’études de sage-femme, après dépôt d’un dossier avant le 15 mars de chaque année !
  • Psychologue : Après une licence en psychologie, il faut poursuivre dans un master de deux ans. Les infirmiers peuvent aussi envisager une reprise d’études en intégrant directement la licence, avec possibilité de validation des acquis professionnels.
  • Orthophoniste : Pour obtenir un certificat de capacité d’orthophoniste, il faut suivre une formation de 5 ans accessible sur concours. Les infirmiers peuvent bénéficier de dispenses pour certaines unités d’enseignement, en fonction de leur expérience et de leur formation initiale.

Se reconvertir dans la médecine douce et thérapies alternatives

  • Naturopathe : En France, la profession de naturopathe n’est pas réglementée. Il n’y a donc pas de diplôme obligatoire pour exercer ce métier. Il existe toutefois de nombreuses formations en naturopathie dispensées par des écoles privées ou des universités. Orientez-vous de préférence vers une formation reconnue par la Fédération française de naturopathie ou le Syndicat des professionnels de la naturopathie.
  • Sophrologue : Vous n’avez pas besoin de faire des études de médecine pour devenir sophrologue ! Même si aucun diplôme n’est requis, il est toutefois préférable d’obtenir la certification professionnelle de sophrologue, qui existe depuis 2016. Elle est reconnue comme titre de niveau 5 enregistré au RNCP.
  • Ostéopathe : Pour devenir ostéopathe dans le cadre d’une reconversion, il vous faudra rejoindre une école d’ostéopathie agréée et retourner sur les bancs de l’école pendant 5 ans. Pour les infirmiers, il est possible d’effectuer un cursus réduit en 3 ans !
  • Réflexologue : Comme il n’existe pas de diplôme d’état de réflexologue, Il existe de nombreuses formations et écoles de réflexologie en France. Seuls certains centres permettent d’obtenir le titre professionnel de réflexologue inscrit au RNCP ! Il est nécessaire de bien se renseigner pour choisir la bonne école et le bon diplôme.

Quelles sont les reconversions possibles pour quitter le monde du soin ?

Si vous souhaitez passer à autre chose, cela est tout à fait possible.

Le choix de l’enseignement

De nombreux professionnels qui souhaitent évoluer dans leur carrière font le choix de se tourner vers l’enseignement. En effet, le diplôme d’Etat d’infirmier permet d’avoir accès à un concours pour devenir enseignant dans l’Éducation Nationale. Il permet de passer le concours d’aptitude pour le professorat en lycée professionnel (CAPLP) en Sciences et Techniques Médico-sociales (STMS). Le programme et les épreuves de ce concours sont parfaitement accessibles !

Effectuer un master accessible après la formation d’IDE

Équivalent à un bac +5, le diplôme de Master s’obtient en deux ans. Après un DE infirmier, il est tout à fait possible d’intégrer le système universitaire ! On retrouve fréquemment d’anciens IDE dans certains masters, très ouverts à de potentiels candidats.

Entreprendre !

C’est une envie qui ne naît pas dans l’air du temps, mais plutôt d’un besoin profond, d’une quête de sens. Certains infirmiers choisissent de se libérer des contraintes de l’hôpital, des horaires épuisants, de la hiérarchie parfois étouffante, pour embrasser une toute nouvelle voie : l’indépendance s’offre alors comme une promesse de renouveau, et c’est dans l’entreprenariat que de nombreuses idées voient le jour.

Les compétences acquises en tant qu’infirmier se révèlent être une solide fondation pour se réinventer pour entreprendre. En effet, une infirmière a appris à gérer des situations de crise, à comprendre les besoins humains dans leur essence la plus crue, à faire preuve d’empathie tout en prenant des décisions éclairées. Autant de qualités qui, appliquées dans le domaine de l’entreprise, ouvrent de nombreuses portes. Créer son propre projet, c’est une aventure qui nécessite à la fois organisation, gestion et capacité d’écoute : pourquoi ne pas ouvrir une boutique, se lancer dans l’artisanat, proposer ses compétences digitales ou littéraires ou même créer un site internet proposant des services variés ? Là encore, des formations spécifiques existent en fonction de vos besoins.

L’infirmier, fort de son expérience du monde de la santé, peut aussi se tourner vers des métiers très différents, parfois à des kilomètres de la blouse blanche mais tout aussi enrichissants, allant de conseiller funéraire à designer freelance. Votre avenir, c’est vous qui avez le pouvoir de l’écrire. D’autres exemples, non moins étonnants, montrent la pluralité des opportunités qui s’offrent aux infirmiers en quête de nouvelles expériences : des infirmières devenues charcutières, fleuristes, développeuses web, agents immobiliers, professeurs de langues, responsables de chambres d’hôtes ou formatrices. Chacun de ces parcours, aussi différents soient-ils, illustre l’immense champ des possibles.

« Connais-toi toi-même« , la clé de la reconversion professionnelle

Mais comment faire le premier pas vers une reconversion réussie ? La réponse réside souvent dans le bilan de compétences. Bien plus qu’une simple formalité administrative, il permet de prendre le recul nécessaire pour évaluer ses envies, ses compétences et ses aptitudes, et ainsi clarifier la direction à prendre. Ce recul sur soi-même constitue une boussole qui guide chaque décision, qu’il s’agisse d’une reconversion radicale ou d’une simple réorientation au sein du secteur de la santé. Cela vous permet de mieux cerner vos forces et vos faiblesses, de trouver les formations adaptées, de définir un projet professionnel solide et d’entreprendre des démarches nécessaires à une transition sereine. Pour nombre d’infirmiers, c’est la clé d’un avenir épanoui et maîtrisé.

Si vous êtes dans cette démarche de reconversion, prenez le temps de visiter des sites spécialisés, d’envisager des formations spécifiques et de consulter des conseillers spécialisés.

N’oubliez jamais : vous n’êtes pas seul(e) dans cette démarche. Des milliers d’infirmiers ont sauté le pas et se sont lancés dans de nouvelles vies, avec courage et audace. À vous d’écrire la vôtre !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *